Goniomètre
Goniomètre
Un goniomètre (des mots grecs anciens γωνία et μέτρον) est un appareil permettant de mesurer des angles. Un goniomètre faisant partie d’un système radar est un dispositif spécial permettant de mesurer l’angle d’arrivée de l’écho, qui est aussi l’angle de site de la cible. L’altitude mesurée et la distance à la cible peuvent être utilisées pour calculer l’altitude de la cible dont l’écho est reçu.
Afin de déterminer l’altitude avec un goniomètre, le système d’antenne radar doit comporter deux antennes espacées en hauteur et placées l’une au-dessus de l’autre. On dit parfois d’un tel système d’antennes qu'il comporte deux étages d’antennes. Les signaux de chaque étage du système d’antenne sont envoyés séparément au goniomètre. Le goniomètre mesure la différence de phase entre les signaux reçus par les différents étages d’antennes et détermine l’angle de la cible. Le goniomètre contient deux collecteurs (ou un collecteur à double canal) dans lesquels les oscillations électromagnétiques reçues par chaque étage d’antenne produisent une onde stationnaire. Un curseur, constamment déplacé d’avant en arrière par un moteur, capte les signaux sur ces sections de ligne et génère une différence entre leurs tensions. En position de réglage, cette différence est nulle. La position mécanique du curseur est liée à l’angle d’élévation et est affichée sur l’indicateur de hauteur. La conversion de l’angle de site en élévation dépend de la distance à la cible et peut être effectuée par un nomogramme fixé à l’écran.
Dans les radars VHF soviétiques, une telle mesure de l’angle d’élévation était déjà mise en œuvre dans le plus simple des radars P-3 (désignation OTAN „Knife Rest“). Le radar P-12 (désignation OTAN „Spoon Rest B“) dispose d’un goniomètre situé entre deux racks avec panneaux de contrôle (facilement visible sur la figure 1 par l’échelle circulaire verte éclairée).
D'un point de vue tactique, la mesure de l’angle d’élévation avec le goniomètre était d’une importance mineure car elle n'était pas très précise (l’erreur de mesure était d’environ 1000 mètres). Le faisceau de l’antenne devait être déplacé très lentement sur la cible, voire s’arrêter si l’écho de la cible était faible. Une telle procédure n'était pas possible dans un environnement aérien complexe et en constante évolution. Par conséquent, dans le radar P-18, qui a remplacé le P-12, cette variante de la mesure de l’altitude a été abandonnée.